Dans le cadre de sa mission d’évaluation des politiques publiques du développement humain, l’Observatoire national du développement humain (ONDH) organise, les 5 et 6 octobre 2015 à Rabat, une conférence internationale sur «L’institutionnalisation de l’évaluation des politiques publiques».
Cette rencontre est organisée en partenariat avec le Centre de recherches et d’études sociales de Tunisie, le Conseil national de l’évaluation des politiques de développement social du Mexique, les Agences des Nations unies au Maroc et l’Instance nationale d’évaluation relevant du Conseil supérieur de l’éducation, de la formation et de la recherche scientifique.
Selon les organisateurs, cette rencontre internationale vise à engager des échanges sur l’état d’avancement des processus d’évaluation, clarifier les concepts, rassurer les acteurs afin de les inciter à faire recours à l’évaluation pour mieux cibler et rationaliser les moyens et les dépenses pour une gestion plus efficace des programmes et projets de développement humain.
Cette rencontre a pour objectifs, selon un communiqué de l’ONDH, la promotion de l’échange de bonnes pratiques en matière d’évaluation entre les structures spécialisées, l’établissement d’un bilan de l’institutionnalisation de l’évaluation dans les pays du Sud, la sensibilisation des décideurs, des élus et de la société civile sur l’intérêt de l’institutionnalisation de l’évaluation des politiques publiques, ainsi que l’amélioration des connaissances et aptitudes des participants en matière de l’évaluation des politiques publiques et des programmes des projets de développement.
Il est à rappeler qu’au Maroc, l’évaluation n’est pas une pratique nouvelle. Depuis les années 80, plusieurs programmes ont été mis en œuvre pour intégrer l’évaluation dans l’administration, notamment le Programme national de formation en analyse et gestion de projet dont l’objectif était de renforcer les connaissances et de contribuer au perfectionnement des cadres nationaux en matière d’analyse, de suivi et d’évaluation des projets d’investissements publics.
Cependant, l’absence d’une base juridique pour l’organisation et la pratique de l’évaluation, le manque d’informations et de données sur les programmes et projets sont autant de facteurs ayant limité son institutionnalisation.
Les avancées du Maroc en matière de décentralisation et de déconcentration et leurs implications en matière de mise en œuvre des programmes et projets de développement devront offrir, aux différents acteurs, à différentes échelles de la décision, plus de responsabilité et d’autonomie et donc une demande plus forte en matière d’évaluation territorialisée.
Néanmoins, à l’instar de celles de certains pays, la Constitution de 2011 a le mérite d’avoir posé les fondements juridiques qui devraient permettre de promouvoir l’institutionnalisation de l’évaluation. En effet, l’article 13 de la Constitution stipule que «les pouvoirs publics œuvrent à la création d’instances de concertation en vue d’associer les différents acteurs sociaux à l’élaboration, la mise en œuvre et l’évaluation des politiques publiques».
Une torche d’évaluation
La conférence internationale sur «L’institutionnalisation de l’évaluation des politiques publiques» sera l’occasion pour le Maroc de participer à l’éclairage symbolique de la torche d’évaluation. Cette flamme parcourt le monde au rythme des évènements organisés sur l’ensemble des continents tout au long de l’année 2015, décrétée année internationale de l’évaluation. Elle a été allumée par le Secrétaire général des Nations unies à New York, le ministre de la Planification de l’Inde et celui des Finances en Nouvelle-Zélande le 29 septembre.
Le 5 et le 6 octobre, elle sera allumée au Maroc.
lematin.ma